Adrien,16 ans en 1ère

Quand les parents d'Adrien s'adressent à moi, c'est suite à un RV avec le professeur principal qui les a laissés désemparés. On leur propose ou plutôt on leur conseille fortement de monter un dossier, en passant par le médecin scolaire, pour trouble des apprentissages afin qu'Adrien puisse bénéficier d'un aménagement lors des épreuves de Français du baccalauréat : au lieu d'écrire à la main il sera autorisé à utiliser un ordinateur pour prendre des notes en cours (PAP : voir la circulaire). On le considère donc comme présentant un trouble le rendant "incapable d'écrire à la main". Pour les parents d'Adrien c'est un peu comme si leur fils entrait dans le champ du handicap (Bien que ce ne soit pas le cas avec un PAP). Or, quand il était petit, en CP , Adrien avait déjà consulté une psychomotricienne qui n'avait relevé aucun trouble particulier sinon une motricité fine un peu défaillante. (Il est né fin décembre et avait abordé le CP à 5ans et demi).

Il me montre ses cahiers. Je le regarde écrire. Certes, c'est quasi-illisble mais pas plus que chez d'autres adolescents que j'ai eus en rééducation. Adrien écrit très très vite. Trop vite. Cependant, son geste d’écriture ne présente aucun caractère « pathologique ». Je propose d’essayer de le rééduquer plutôt que de lui faire passer un BHK accompagné d’un bilan pour attester de sa nette dysgraphie et de son incapacité à écrire à la main. Je fais le pari qu’il est capable d’écrire lisiblement. Et Adrien va réussir un à un, sans difficulté particulière, tous les exercices proposés. Il va changer sa posture, sa tenue de crayon, retrouver le bon geste, réapprendre le ductus des lettres cursives qu’il avait oublié pour certaines d’entre elles à force de les avoir déformées. En 5 séances, Adrien écrit un peu moins vite et lisiblement. Il n’a pas besoin d’aménagement pour passer les épreuves de Français baccalauréat.

Quelques exemples de réapprentissages de l'écriture cursive réussis : avant / après.